Il est presque difficile de savoir si le site de commerce électronique sur lequel vous souhaitez faire une réservation ou un achat est digne de confiance. À moins de miser sur la technologie d’un nouvel assistant shopping conçu par la startup FranceVerif.fr.
Dans une colère noire, parce qu’il s’est fait empoisonner par des métaux lourds contenus dans un liquide qu’il a commandé en ligne (qui se dit bio) Laurent Amar prend la décision de lutter pour garder les cybercriminels hors du système.
IA en guerre avec les sites frauduleux
La colère est devenue « obsession » pour l’avocat expérimenté, ancien patron de la franchise Monceau Fleurs. Obsession, un outil développé pour détecter les sites frauduleux grâce à l’intelligence artificielle. Ce fut une longue tâche, coûteuse (environ 2 millions de dollars) et ardue, d’un peu plus de trois ans.
Pour comprendre les capacités des sites clones qui ont prospéré sur Internet ces dernières années grâce à la facilité d’accès, ils ont dû filtrer plus de 200 000 sites pour analyser et comprendre leurs astuces et faiblesses.
« Un défi intellectuel et technique » à la limite de « la recherche fondamentale », explique Laurent Amar, qui a réussi à embarquer dans son projet des datas scientists « approchés via des grandes écoles comme Polytechnique, Pierre-et-Marie-Curie […] ».
Sécurité et égalité
Au cours de l’année écoulée, Laurent Amar a déclaré :« + 74 % dans le domaine des équipements solaires ; + 128 % dans le secteur du tourisme, des voyages et des séjours ; + 25 % dans le registre des fausses promos et des coupons bidons ».
Ainsi, FranceVerif.fr est né sur la base de deux enjeux principaux :« la sécurité du consommateur et l’équité entre les e-commerçants ». Pour fournir ces services, la startup « adhérente de Cap Digital et soutenue par La French Tech » mouline « 120 data points » de sites potentiellement suspects.
De la réalité de l’opinion aux modes de paiement en passant par les vendeurs à résidence physique. Pour les consommateurs, il suffit de télécharger l’outil gratuitement « qui se présente sous la forme d’une simple extension pour navigateur Web », d’insérer l’URL du site souhaité, et le verdict sera rendu en quelques secondes. Le vert, c’est bien. Le gris est suspect et le rouge est dangereux.
Pour les e-commerçants, FranceVerif.fr n’est pas seulement un outil de comparaison, mais aussi une méthode de labellisation qui peut potentiellement réaliser de « vraies » promotions commerciales. « On leur fournit des aides techniques en matière de sécurité et des aides à l’optimisation. De belles enseignes nous ont déjà rejoints comme l’un des leaders français de produits surgelés ».
Une fiabilité à plus de 98 %
Laurent Amar estime qu’il « se crée chaque jour une centaine de sites frauduleux qui se volatilisent en une moyenne de 12 jours » et gagnent « entre 10 et 30 millions d’euros ».
Soulagé d’un bon départ pour une entreprise d’une vingtaine de salariés, « un taux de fiabilité de 99,86 % » selon ses propres termes, Laurent Amar espère désormais que la France deviendra « le leader mondial dans la détection des sites frauduleux ».
Soutien du pays difficile à trouver
Cet outil n’est pas le seul sur ce marché de la validation, mais a une efficacité de 99,79% contre 60% pour les solutions concurrentes et ne vole pas vos données personnelles. Plus vous l’utilisez, plus l’outil se mobilise et il continue d’évoluer pour détecter de nouveaux modes frauduleux.
Du coup, avec le soutien de la FrenchTech et de Capdigital et d’une communauté de 10 000 premiers utilisateurs, Laurent Amar dit avoir besoin de l’aide de l’Etat « pour nous mettre en relation avec la BPI par exemple afin de lever des fonds et éviter de se tourner vers le privé pour que ce service reste gratuit« , explique l’entrepreneur.
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