S’il y a une chose qui est actuellement indéniable, c’est les profonds changements induits par la crise sanitaire du coronavirus. En effet, beaucoup de nos habitudes ont été bouleversées depuis le début de cette pandémie en décembre 2019. Parmi ces différents bouleversements, on note une accélération des changements d’habitudes de consommation. Mais comme un effet domino, cet impact sur les habitudes de consommation est en train d’affecter sérieusement la grande distribution. En effet depuis 2021, une perte de vitesse du marché bio a été observée en France.

Les facteurs expliquant une telle décélération du marché bio dans l’hexagone

Quelques années en arrière, la consommation bio et le marché bio étaient à leur apogée. Mais depuis l’an dernier, ce marché a commencé à régresser et la question de la fin de l’ère des produits bio est aujourd’hui évoquée.

En effet les chiffres ne sont pas rassurants. Selon Le Figaro, en 2021, les ventes issues du marché bio ont reculé de 1,34% d’après les chiffres fournis par l’Agence bio. Aussi bien la grande distribution que les distributions spécialisées n’ont pas été épargnées. Toujours pour le compte de l’année 2021, la grande distribution a subi une chute de ventes de 3,9%, tandis que les ventes de la distribution spécialisée ont dégringolé de 8%.

Certaines raisons peuvent expliquer ce recul. D’abord il y a l’inflation. D’après une source de Système U, « les clients font des arbitrages. Ces produits sont impactés par la baisse du pouvoir d’achat comme tous les produits valorisés, comme les marques nationales ». Ensuite, le e-commerce alimentaire a connu un boom durant la crise sanitaire, ce qui a vraiment desservi les produits bio.

Enfin, il y a une certaine perte de confiance du consommateur à l’égard des produits bio en raison des nombreuses contrefaçons sur le marché. Tous ces facteurs continuent donc de favoriser cette tendance à la baisse. Au premier trimestre 2022, une nouvelle baisse de 6,6% a été enregistrée.

La montée en puissance du local

S’il y a une autre chose que la crise sanitaire a exacerbé, c’est la tendance à la consommation locale ou de proximité. La perte de vitesse de la consommation bio est donc concomitante à la montée en puissance de cette nouvelle tendance.

Aujourd’hui, les consommateurs privilégient plus les agriculteurs et les entreprises locales, sans forcément se soucier que l’offre soit bio. Ils semblent ainsi fragmenter de plus en plus leurs achats en privilégiant les circuits courts ou de proximité. D’après le directeur de l’hypermarché lyonnais, « aujourd’hui on a une tendance à aller sur des produits locaux, pour aller chercher des produits d’une qualité importante et faits à côté de chez nous ».

Le marché bio, un marché à ne néanmoins pas enterrer trop vite

Malgré cette perte de vitesse du bio, la grande distribution se veut optimiste et confiante en misant sur une mauvaise passe conjoncturelle qui sera temporaire. Les spécialistes quant à eux ne s’attendent pas à un redémarrage rapide du marché.

Pour eux, le marché devrait rester atone pendant peut-être une ou deux années. Mais pour le patron de Biocoop, « on y verra plus clair dans les prochains mois…N’enterrons pas trop vite le bio. Certaines personnes vont arbitrer sur leur budget alimentaire mais n’allons pas jusqu’à dire que c’est la fin, que c’était une mode, non » a commenté Thierry Desouches, porte-parole de Système U.

Par ailleurs, un plan de relance a même déjà été mis en place. Afin de promouvoir une nouvelle fois la consommation des produits bios confrontés à un recul inédit, près d’un million d’euros ont été mobilisés. Ainsi, une « campagne collective, une première dans l’histoire de la bio en France » a été lancée en mai pour un montant de près d’un million d’euros.

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