Depuis un bon moment, le stationnement ne cesse de devenir de plus en plus difficile à Paris. En 2021, on trouvait encore quelques places disponibles en surface. Mais maintenant, même les parkings souterrains sont le plus souvent complets, créant de sérieux soucis à certains habitants de la capitale française. Pour juguler ce phénomène, le Conseil de Paris a alors voté une réforme à l’été 2021. Afin de mettre en application cette réforme, la mairie de Paris vient de lancer une expérimentation qui va révolutionner le processus de livraison des commandes e-commerce dans la métropole.

Deux micro-entrepôts testés sur les trottoirs par la mairie de Paris

La réforme du stationnement votée par le Conseil de Paris en 2021 prévoyait de réduire les places de stationnements pour les véhicules thermiques, en augmentant significativement les places pour les livraisons.

Dans les actions de mise en œuvre de cette réforme, la mairie de Paris a inauguré le vendredi 9 juin dernier deux micro-entrepôts dans le centre-ville. L’un a été installé sur le boulevard Beaumarchais, au bord d’une contre allée, tandis que l’autre est sur la rue Réaumur.

Il s’agit pour le moment d’une phase qui vise à analyser la mise en place pérenne de ce système. Ces nouvelles structures ont été installées sur des anciennes places de stationnement pour motos. Il s’agit en réalité de cages en bois fermées par des cadenas. L’objectif est que ces micro-entrepôts servent de relais logistiques entre les camions de livraison et les vélos cargos qui devront se charger de l’acheminement jusqu’au client sur les derniers kilomètres.

Cela innove donc d’une certaine manière le processus de livraison des commandes e-commerce. Ces petites structurent créent ainsi une proximité avec les clients et cela facilitera un peu plus la tâche pour les livreurs. Yacine Kara, dirigeant de l’entreprise Ecolotrans qui loue l’un de ces mini-entrepôts a expliqué que l’entreprise préparait les containers avec les marchandises des clients en dehors de Paris et que « les camions vont ensuite les déposer dans ces petits mobiliers ».

Une initiative qui fait du bien au secteur du commerce en ligne

Une chose est sûre aujourd’hui, le commerce en ligne continue de prendre des proportions de plus en plus considérables. Cela augmente donc par la même occasion le nombre de véhicule en circulation, car les livraisons se multiplient de plus en plus.

Yacine Kara salue ainsi ce programme expérimental de la mairie de Paris. Selon lui, « s’il n’y a pas ce genre de solutions, le législateur risque de dire stop, parce qu’il y a une explosion des flux avec le e-commerce. Ce qui engendre une explosion du nombre de véhicules polluants en ville, ça rajoute trop de contraintes ». Cette expérimentation doit durer un an et si elle est concluante, la mairie compte multiplier ces mini-entrepôts dans la capitale.

Une limitation des arrêts anarchiques de camionnettes désormais possible dans la ville Paris

Avec ces mini-entrepôts, les camions n’auront plus besoin de s’arrêter à chaque coin de route pour des livraisons. D’après le système induit pas ces nouvelles structures, la tâche de livraison est laissée aux livreurs à vélo.

Selon les explications de Yacine Kara, le conducteur du camion n’aura plus qu’à s’arrêter une seule fois plutôt qu’une dizaine de fois à chaque adresse. Cela diminuera par conséquent les arrêts anarchiques sur les voies et les chauffeurs, déjà excédés par les bouchons, auront un certain avantage.

Outre le mini-entrepôt de Yacine Kara et de son entreprise situé à Bastille, le second est loué par la coopérative de livreurs à vélo Olvo. Et ces derniers en font une utilisation dans le sens inverse de celui de Bastille. En effet, pour ce second mini-entrepôt, les livreurs récoltent des bouteilles en plastique auprès d’usagers, puis les déposent dans la cage. Ensuite, un camion de l’entreprise Lemon Tri vient récupérer ces plastiques pour leur valorisation.