Les restrictions sanitaires dues au Covid -19 et le ralentissement économique constituent un véritable frein à la consommation en Chine. Après son bilan trimestriel, le géant chinois du commerce en ligne, Alibaba, annonce des pertes assez élevées allant à une valeur de 2,7 milliards d’euros.
Les restrictions sanitaires et l’incertitude qui les accompagne ont fait perdre au groupe Alibaba environ 3 milliards d’euros. La faiblesse des dépenses des ménages pèse lourdement sur les entreprises de commerce en ligne habituées à la banalisation des achats sur internet. Les résultats décevants d’Alibaba sont loin d’être un cas isolé en Chine et les autorités restent inflexibles avec le groupe.
De lourdes pertes pour Alibaba au deuxième trimestre 2022
L’économie de la Chine est minée par les restrictions anti-Covid -19, ce qui pénalise la consommation et pèse lourd sur le bilan des entreprises de l’e-commerce. Alibaba, longtemps considéré comme un modèle de réussite, est le premier à subir les répercussions de cet état des choses.
L’entreprise annonce ce jeudi 17 novembre une perte trimestrielle de 20,5 milliards de yuans soit 2,7 milliards d’euros. Avec la situation économique morose, elle accuse aussi une baisse de 1 % sur un an de ses ventes en Chine.
Depuis plusieurs mois, le pays affronte un regain épidémique de Covid -19 qui affecte la consommation des ménages. Les ventes au détail ont enregistré en octobre leur première contraction après six mois.
Le groupe n’a publié aucun chiffre de vente à la clôture le 11 novembre, de sa fameuse fête des célibataires. Cette dernière donnait autrefois lieu à des soldes monstres en ligne et le groupe faisait une intense campagne médiatique. Un écran géant montrait en direct l’évolution des transactions réalisées sur les diverses plateformes.
Alibaba n’était pas la seule entreprise en ligne habituée à une croissance exponentielle avec la banalisation des achats sur internet. Elles sont cependant les premières touchées par le contexte économique morose en Chine.
D’autres géants de l’e-commerce chinois touché par la crise économique
Les mauvaises performances sont loin d’être un cas isolé en Chine dans le monde de la tech. Le groupe Hangzhou dans l’est de la Chine s’est séparé de près de 15 000 salariés selon le comparatif de ses effectifs avec le même trimestre de 2021.
Le géant de l’internet et des jeux vidéo Tencent a annoncé cette semaine un nouveau repli de son chiffre d’affaires trimestriel. Outre les problèmes liés à la crise économique et aux restrictions sanitaires, les géants de l’e-commerce doivent faire face à l’intransigeance des autorités.
Alibaba dans le collimateur des autorités
Pékin multiplie depuis 2020 des coups contre les puissantes entreprises de l’internet. Le groupe Alibaba serait accusé de concurrence déloyale et de collecte de données personnelles, des pratiques auparavant largement tolérées.
Les mesures de Pékin consistaient à empêcher les levées de fonds à l’international ou des mises à l’amende pour abus de position dominante. Cela a fait perdre au secteur des milliards de dollars de capitalisation boursière.
En 2020, Pékin aurait stoppé une gigantesque entrée en Bourse à Hong Kong de la filiale de paiement Ant Group d’Alibaba. L’opération s’était déroulée 48 heures avant l’événement qui aurait pu rapporter 27,4 milliards d’euros au groupe. Il s’agissait de la plus grosse levée de fonds de tous les temps.
Alibaba fut visé le mois suivant par une enquête pour entrave à la concurrence. Le président du groupe, le charismatique Jack Ma, a été condamné à verser une amende de 2,3 milliards d’euros.
Les pertes de l’entreprise Alibaba au deuxième trimestre 2022 sont principalement dues à la crise économique, aux restrictions sanitaires et la vindicte des pouvoirs publics. Elle a alors décidé de faire profil bas et de réduire des interventions publiques.
Le groupe avait rapporté au trimestre précédent pour la première fois de son histoire, une croissance nulle de son chiffre d’affaires. Pour ce trimestre, le chiffre d’affaires d’Alibaba pour l’ensemble de ses filiales est toutefois en hausse de 3 %, soit 207,1 milliards de yuans.
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