Depuis l’éclosion du commerce en ligne, les entreprises européennes se battent pour se tailler une part du gâteau. Si les belges achètent énormément en ligne, les opérateurs du e-commerce d’origine belge tardent à relever le défi.

Une étude récente de la FEB (fédération des entreprises belges) démontre que la Belgique perd chaque année plus d’1 milliard d’euros à cause de sa faible présence sur le segment du e-commerce. Selon la FED, la Belgique a perdu environ plus 7 milliards d’euros au courant des 7 dernières années. Pour arrêter la saignée, la fédération requiert une meilleure stratégie de la part des entreprises, une plus grande flexibilité de leur part et un accompagnement pointilleux de l’État. Cet article explique comment la Belgique a raté le train du e-commerce et quelles sont les solutions.

La Belgique enregistre un énorme gap entre l’offre et la demande sur le segment du e-commerce

Entre 2008 et 2019, le volume d’articles achetés en ligne en Europe a augmenté de 220%. Il s’agit d’une progression plutôt généreuse comparée au segment du commerce en détail qui se limite à 15.6%.

Toutefois, les firmes détentrices de ce segment en Belgique sont pour la plupart étrangères : Amazon.com, Bol.com, Zalando, etc. Mastodontes du e-commerce, ces entreprises font de bonnes affaires en Belgique au détriment du produit intérieur brut (PIB) du pays.

Selon la FEB, les ventes en ligne des entreprises belges n’ont progressé que 95% entre 2009 et 2019. Ainsi, la plus grosse part des ventes en ligne effectuées sur les sol belge (soit 198%) profite aux pays étrangers.

La situation est différente dans les pays voisins. En fait, le volume de ventes effectuées par les firmes allemandes et hollandaises a augmenté respectivement de 269% et 253% pendant la même période.

Le retard de la Belgique par rapport à ces voisins est aussi perceptible au niveau du commerce du détail à distance. Tandis que l’Allemagne et la Hollande ont respectivement progressé de 12% et 10%, la Belgique est bloquée à 3%.

Des conséquences importantes sur le plan macroéconomique

Depuis près d’une décennie, la Belgique est passée à côté d’un facteur de croissance non négligeable. Si on considère le montant total des valeurs ajoutées, on constate avec regret que la Belgique se meut à pas de tortue sur ce segment lucratif.

Cette faible mouvance porte un coût fatal à son PIB chaque année. Selon les résultats des études de la FEB, la Belgique a manqué 0.3% de son PIB entre 2012 et 2019 à cause ce retard. Les chiffres sont alarmants : plus d’un milliard d’euros et 6000 emplois perdus chaque année. Au total, il s’agit de 42 000 emplois jamais créés et plus de 7 milliards d’euros manqués.

Ce n’est donc pas une surprise de constater que le cumul du taux de croissance de la Belgique enregistré au cours de cette période soit moins élevée que celui de ses voisins. Tandis que celui de la Hollande s’élève à 278% et celui de l’Allemagne à 178%, celui de la Belgique stagne à 59%.

Les solutions proposées par la FEB

Après avoir présenté l’état alarmant de la situation, la FEB a détecté les failles du e-commerce en Belgique et a proposé des solutions. En se basant sur plus de 10 entretiens menés auprès des entreprises de e-commerce belge, la fédération a constaté que ces entreprises écoulent difficilement les produits standardisables. Pour cause, elles ont du mal à gérer les aspects du prix et des livraisons rapides.

C’est pourquoi, la FEB leur recommande une plus grande flexibilité. En effet, les entreprises belges doivent urgemment élaborer une stratégie de e-commerce adéquate si elles veulent concurrencer les marques étrangères déjà établies dans le pays.

Par ailleurs, il est impératif de régulariser le travail de nuit. Contrairement en Allemagne ou en Hollande où le travail de nuit commence respectivement à 00 h et à 23 h, il commence à 20 h en Belgique. Cela fait plus de frais supplémentaires à payer aux employés de nuits pour entreprises belges.

Aussi, l’État se doit de créer des facilités pour l’épanouissement des entreprises de e-commerce belges. C’est dans cette perspective que Peter Timmermans, CEO de la FED déclare qu’il faudra : « procéder à des changements et assouplir les règles de travail obsolètes dans l’intérêt tout à la fois des entreprises, des travailleurs et des consommateurs».

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